Terrorisme et bitcoins vendus en bureaux de tabac : plongée au coeur d’un réseau djihadiste
21 Millions — 05.11.2020.
Dans le cadre d’une enquête sur une opération de financement du terrorisme organisée par un réseau de djihadistes français à l’aide de bitcoins vendus en bureaux de tabac réalisée par Grégory Raymond pour 21 Millions, William O’Rorke a été interrogé sur le cadre réglementaire applicable à ce type de services.
Il rappelle que ce réseau de financement a pu être interpellé en raison du cadre solide imposant aux prestataires de services sur actifs numériques d’importantes obligations de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
Ce réseau de financement s’est tourné vers le service le plus simple pour acheter du bitcoin en France, alors qu’il aurait été probablement moins risqué pour lui de passer par un acteur étranger”, déclare William O’Rorke, associé au cabinet d’avocats ORWL, spécialisé dans le droit des technologies de rupture. En effet, certaines plateformes étrangères auraient pu être moins promptes à partager leurs données à TracFin.
Il précise cependant que, aussi solide soit-il, le dispositif des PSAN ne peut jamais conduire à une détection de 100 % des opérations illégales et que la LCB-FT constitue, pour les PSAN comme pour les établissements financiers, une obligation de moyen.
Mais ces derniers ne permettent pas de tout détecter, surtout pour des petites opérations”, explique l’avocat William O’Rorke. Le problème se retrouve également dans la finance traditionnelle : on se souvient notamment qu’Amedy Coulibaly, l’auteur en 2015 de la tuerie de l’Hyper Cacher de Montrouge, avait financé ses attentats grâce à un prêt de 6000 euros obtenu auprès de Cofidis. Il était pourtant fiché S.